Pourquoi il faut sauver le pastoralisme ? : un levier contre le réchauffement climatique et les feux de forêt
Le pastoralisme, une solution naturelle pour préserver les territoires
Le pastoralisme, pratique ancestrale, se révèle essentiel pour entretenir les paysages et limiter les risques d’incendie. Dans le sud-ouest de la France, des éleveurs réinvestissent des zones abandonnées pour redonner vie à des terres en déprise.
Les terres laissées à l’abandon favorisent la prolifération de forêts denses et non entretenues, augmentant le risque de feux de forêt. En Dordogne, où le taux de boisement avoisine les 50 %, cet enjeu est particulièrement crucial. Maintenir des espaces ouverts grâce au pâturage réduit ces risques tout en préservant la biodiversité. Les brebis, véritables alliées naturelles, jouent un rôle clé dans cet équilibre.
Dynamiser le territoire grâce au pastoralisme
Le pastoralisme ne se limite pas à la protection des sols. Il génère également des opportunités économiques et sociales. Lorsqu’un troupeau s’installe, il crée de l’emploi, valorise les terres et renforce le lien social. Des associations, comme les Foncières Pastorales Libres, facilitent la collaboration entre propriétaires et agriculteurs, permettant un entretien mutuellement bénéfique des parcelles.
Ce modèle stimule également l’agriculture locale. Des initiatives comme le projet Brebis-link en Dordogne démontrent que le pâturage peut s’étendre à des vergers, vignes ou noyers, réduisant l’usage de produits chimiques et enrichissant naturellement les sols.
Une réponse aux défis du réchauffement climatique
Dans un contexte de changement climatique, le pastoralisme apparaît comme une solution durable. Il maintient des écosystèmes ouverts, ralentit l’avancée des forêts et agit comme une barrière naturelle contre les incendies.
Des projets menés depuis 2011 dans le Périgord Noir, notamment à Campagnac et Saint-Pompon, ont confirmé l’efficacité du pâturage pour restaurer des zones embroussaillées et boisées. Les éleveurs locaux ont été sensibilisés aux bénéfices environnementaux et économiques de cette pratique.
Un avenir à préserver
Avec 60 000 exploitations agricoles et près de 2 millions d’hectares valorisés en France, le pastoralisme reste une composante essentielle de l’agriculture nationale. Pourtant, il est menacé par la déprise agricole et la fermeture des paysages. Les Chambres d’agriculture, en partenariat avec des collectivités, multiplient les actions pour soutenir et moderniser cette activité.
La célébration des 40 ans de la loi pastorale en 2012 a rappelé l’importance de cette pratique. Elle a favorisé la création de structures innovantes comme les Groupements Pastoraux et les Conventions de Pâturage, renforçant la résilience de ce modèle.
Sauver le pastoralisme, c’est protéger les territoires contre les feux de forêt, préserver la biodiversité et redynamiser les zones rurales. En intégrant cette pratique dans les stratégies environnementales et agricoles, nous pouvons répondre aux défis du réchauffement climatique tout en valorisant notre patrimoine rural.