Biais cognitifs : définition
Les biais cognitifs sont des raccourcis mentaux qui influencent la façon dont nous traitons l’information, interprétons les situations et prenons des décisions. Ils découlent des limitations de notre cerveau à traiter toutes les informations disponibles et nous amènent souvent à faire des erreurs de jugement. Cet article explore 23 des biais les plus courants, en expliquant leur fonctionnement et leurs implications.
1. Biais de confirmation
Le biais de confirmation consiste à privilégier les informations qui confirment nos croyances et à ignorer celles qui les contredisent. Par exemple, une personne qui pense que les vaccins sont dangereux pourrait uniquement rechercher des articles appuyant cette idée, renforçant ainsi sa conviction tout en ignorant des preuves scientifiques du contraire.
2. Biais de représentativité
Nous évaluons souvent des situations en fonction de leur similarité avec des stéréotypes. Par exemple, si une personne rencontre un scientifique portant des lunettes, elle peut être influencée par l’image du « scientifique classique » et penser que tous les scientifiques ressemblent à ce modèle. Ce biais nous pousse à négliger les données statistiques et à favoriser des jugements rapides basés sur des apparences.
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3. Effet d’ancrage
L’effet d’ancrage consiste à s’attacher à la première information que l’on reçoit, même si elle est irrationnelle. Lors de négociations, la première offre sert souvent de point de référence, rendant difficile une évaluation objective des propositions suivantes.
4. Biais de disponibilité
Ce biais nous fait évaluer la probabilité d’un événement en fonction de la facilité avec laquelle nous pouvons nous rappeler d’exemples similaires. Par exemple, après avoir vu plusieurs reportages sur des accidents d’avion, une personne pourrait surestimer la probabilité d’un crash, bien que statistiquement, les accidents d’avion soient rares.
5. Biais de statu quo
Nous avons tendance à préférer la situation actuelle et à éviter le changement, même si une alternative serait bénéfique. Ce biais est souvent exploité dans les décisions de consommation, car les individus sont plus enclins à renouveler leurs abonnements plutôt qu’à explorer d’autres options.
6. Effet de halo
L’effet de halo nous amène à juger toutes les caractéristiques d’une personne sur la base d’une seule qualité. Par exemple, une personne perçue comme sympathique peut être jugée compétente, même si aucun indice n’indique ses compétences professionnelles.
7. Effet de cadrage
L’effet de cadrage se produit lorsque les décisions sont influencées par la manière dont les informations sont présentées. Les mêmes données peuvent être perçues différemment selon qu’elles sont présentées de façon positive ou négative.
8. Effet de primauté et de récence
Biais cognitifs : Les informations placées en début et en fin de liste sont plus facilement retenues. Ce biais a des implications dans les présentations et les entretiens d’embauche, où les premières et dernières impressions sont souvent déterminantes.
9. Biais d’optimisme
Ce biais nous pousse à sous-estimer les risques et à surestimer nos chances de succès. Il est souvent observé chez les entrepreneurs, qui se concentrent sur les réussites possibles sans considérer suffisamment les échecs potentiels.
10. Biais de rétrospection
Le biais de rétrospection nous fait percevoir les événements passés comme plus prévisibles qu’ils ne l’étaient. Cette perception rétroactive crée l’illusion d’une prévoyance, comme lorsque quelqu’un dit « je le savais » après coup.
11. Biais de la croyance
Nous évaluons parfois la validité des arguments en fonction de leur plausibilité au lieu de leur logique. Une information qui semble compatible avec nos convictions a plus de chances d’être acceptée, même si elle est fausse.
12. Biais d’autocomplaisance
Ce biais nous fait attribuer nos succès à nous-mêmes et nos échecs à des facteurs externes. Cela permet de maintenir une bonne estime de soi, mais réduit l’auto-critique et l’amélioration personnelle.
13. Biais de la normalité
Le biais de normalité consiste à sous-estimer la probabilité des événements rares. Ce biais explique pourquoi les gens sont souvent mal préparés aux catastrophes, pensant que celles-ci sont peu probables malgré des preuves indiquant le contraire.
14. Effet Dunning-Kruger
Biais cognitifs : L’effet Dunning-Kruger amène les personnes moins compétentes à surestimer leurs capacités, tandis que les plus compétentes les sous-estiment. Ce biais peut être nuisible dans les environnements de travail, où certains prennent des décisions en se basant sur une confiance exagérée en leurs compétences.
Reconnaître les biais cognitifs
15. Illusion de corrélation
Nous voyons parfois des relations entre des événements qui n’en ont pas. Par exemple, certaines personnes pensent que les pleines lunes provoquent des comportements agressifs, bien que les études n’aient pas établi de lien direct.
Quelques exemples 🙂
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Nombre d’avocats consommés en Europe 🥑📈 : depuis 18 ans, l’obsession pour les avocats a aussi grimpé en flèche. Est-ce du à l’augmentation similaire du nombre de vélos électriques dans les villes de Corée du sud ? 🚴♂️⚡
16. Erreur fondamentale d’attribution
Ce biais consiste à attribuer le comportement des autres à leur personnalité et le nôtre à des circonstances extérieures. En cas de retard, on blâmera plus souvent un inconnu pour son manque de ponctualité, tandis que nous justifierons notre propre retard par des facteurs externes.
17. Effet de simple exposition
Le biais de simple exposition nous fait apprécier davantage les choses simplement parce que nous y sommes régulièrement exposés. Ce phénomène est couramment exploité en marketing, où la répétition d’une marque augmente sa popularité.
18. Effet d’omission
Ce biais nous pousse à préférer ne rien faire pour éviter d’être responsable d’une erreur. Il est couramment observé dans les décisions médicales ou juridiques, où les acteurs préfèrent éviter d’agir pour minimiser leur implication.
La fiche outil de l’éducation nationale
19. Biais d’attention
Nous prêtons plus d’attention aux informations qui nous intéressent ou qui nous concernent personnellement. Ce biais peut rendre difficile une analyse objective d’un sujet lorsque nos intérêts sont en jeu.
20. Biais de disponibilité heuristique
Biais cognitifs : Ce biais est similaire au biais de disponibilité, mais il implique une évaluation basée sur la fréquence des exemples mémorisés. Ainsi, si nous avons été témoins d’un événement rare plusieurs fois, nous pourrions en exagérer la fréquence.
21. Illusion de transparence
Nous croyons souvent que nos émotions et pensées sont plus apparentes aux autres qu’elles ne le sont en réalité, ce qui peut nous rendre moins attentifs aux perceptions extérieures.
22. Effet de faux consensus
Nous avons tendance à surestimer l’adhésion des autres à nos croyances, croyant souvent que notre avis est plus partagé qu’il ne l’est réellement.
23. Biais d’inertie
Enfin, le biais d’inertie consiste à s’en tenir à une décision initiale même lorsque des preuves indiquent la nécessité de la revoir. Ce biais s’explique par la difficulté de sortir des schémas mentaux établis et par la peur de l’incertitude.
Conclusion
Les biais cognitifs influencent notre perception et nos décisions dans de nombreux aspects de la vie quotidienne. Comprendre ces biais est essentiel pour éviter des erreurs d’analyse, prendre de meilleures décisions et adopter une perspective plus objective. Bien que nous ne puissions pas complètement éliminer ces biais, en prendre conscience est un premier pas vers une réflexion plus critique et un jugement plus équilibré.
C’est bien connu, la consommation de Margarine est fondamentale pour réussir son mariage … Quoi que, ce serait peut-être bien une causalité intéressante !