L’enseignement supérieur consacré à la santé sexuelle se positionne aujourd’hui comme un enjeu politique majeur. Pourquoi ? Parce qu’il est au cœur des problématiques de santé publique, d’égalité, et de respect des droits fondamentaux. La santé sexuelle englobe bien plus que l’absence de maladies : elle incarne le bien-être physique, émotionnel et social lié à la sexualité. Pourtant, elle demeure insuffisamment abordée dans les cursus universitaires et les politiques publiques.
Pourquoi Une Formation Spécifique Est Indispensable ?
- Prévenir les inégalités et violences
Une éducation complète en santé sexuelle contribue à lutter contre les violences sexuelles, les discriminations de genre et les inégalités d’accès aux soins. En formant des professionnels compétents, on améliore la prévention des violences basées sur le genre et on favorise l’épanouissement de chacun·e. - Intégrer une approche transdisciplinaire
La sexualité, abordée dans une perspective de santé globale, touche à de multiples disciplines : sociologie, psychologie, médecine, droit, anthropologie, et philosophie. Ces croisements permettent une meilleure compréhension des enjeux et une réponse adaptée aux divers contextes sociaux et culturels. - Accompagner les parcours de vie
De l’enfance au grand âge, en passant par les situations de handicap ou de maladie, chaque étape de vie comporte des défis spécifiques en matière de sexualité. Des experts formés peuvent mieux répondre à ces besoins variés. L’enseignement en santé sexuelle est en ce sens une nécessité.
Depuis 2001, l’Éducation nationale impose la mise en place de trois séances annuelles sur la santé sexuelle pour les élèves de tous niveaux scolaires. Ces séances, pourtant cruciales pour sensibiliser les jeunes, sont souvent mal adaptées. La faute en revient, en partie, à l’absence de formation spécifique pour les professionnels chargés de les animer : enseignants ou infirmiers scolaires. Faute de cadres clairs et d’outils adaptés, les contenus proposés peuvent parfois être inappropriés pour l’âge des élèves, allant à l’encontre des objectifs éducatifs.
Ce manque de formation et d’accompagnement fait obstacle à une véritable éducation à la santé sexuelle. Il ne s’agit pas seulement d’une lacune dans la transmission des savoirs, mais aussi d’une occasion manquée d’aborder des questions essentielles liées aux relations, à la prévention, et au respect mutuel. Pour y remédier, une sensibilisation approfondie et des formations transversales sont indispensables afin de garantir une éducation de qualité, respectueuse des besoins des jeunes et adaptée à leur développement.
Le Master AGÂPÉS : Un Exemple Inspirant 🎓
Le Master Intervention et développement social – parcours AGÂPÉS, basé à Toulouse, illustre parfaitement cette ambition. En associant éducation sexuelle, promotion de la santé et réflexion éthique, il forme des professionnels capables de :
- concevoir et piloter des projets innovants dans le champ social et médico-social,
- promouvoir une approche respectueuse et inclusive de la vie affective et sexuelle,
- s’engager dans la recherche et l’action à l’échelle nationale et internationale.
Cet enseignement en santé sexuelle, accessible aux titulaires d’un Bac+3, se distingue par sa pédagogie axée sur la recherche-action, ses partenariats internationaux et ses collaborations avec des institutions de renom, comme le Laboratoire LISST. Les étudiants y développent des compétences en gestion, médiation, éducation et innovation sociale, indispensables pour répondre aux mutations rapides des besoins sociaux.
Ces rôles s’inscrivent dans une vision holistique, visant à intégrer la santé sexuelle dans les politiques publiques pour répondre aux objectifs de développement durable : égalité des genres, lutte contre les exclusions, et éducation de qualité pour tous.
Faire De La Santé Sexuelle Une Priorité
Renforcer la formation dans ce domaine, c’est reconnaître que la sexualité est au cœur de l’épanouissement personnel et collectif. Avec des cursus comme le Master AGÂPÉS, l’enseignement supérieur s’engage à former des acteurs capables de relever les défis d’aujourd’hui et de demain, tout en valorisant la richesse des relations humaines.
Article réalisé grâce à l’aimable apport de Farida Gayrard, Anastasia Meidani, Arnaud Alessandrin, Christine Ferran, Caroline Camare, Laurent Gaissad et Martine Azam. Leur expertise et leur engagement ont été précieux pour sa réalisation.