Liberté d’expression et désinformation : un Paradoxe !

La déclaration de Louis Sarkozy, « La liberté d’expression implique précisément le droit de diffuser de fausses informations » loin d’être anodine, met en lumière un dilemme qu’il est urgent de solutionner.

Peut-on vraiment défendre la liberté d’expression tout en combattant la désinformation qui peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé de nos sociétés, la démocratie et la cohésion sociale ?

La liberté d’expression est, indiscutablement, un pilier fondamental de nos démocraties. Elle permet à chacun d’exprimer ses idées, de remettre en question les autorités, de débattre et de défendre des causes. Toutefois, cette liberté n’est pas sans conséquences. En effet, la liberté d’expression pleine et entière, « implique le droit de diffuser de fausses informations. » Ce droit, si l’on accepte cette définition, semble bien contradictoire avec le besoin urgent de lutter contre la désinformation qui prolifère sur Internet et dans les médias sociaux.

Cela pose un problème de taille : comment garantir la liberté d’expression sans mettre en danger la santé sociale, mentale et environnementale ?

Ce débat n’est pas nouveau, mais il semble de plus en plus urgent de trouver une solution. D’un côté, nous avons ceux qui plaident pour une liberté d’expression totale, sans aucune restriction, convaincus que tout discours, même faux, doit pouvoir s’exprimer. De l’autre côté, il y a ceux qui, tout en défendant la liberté d’expression, estiment que des limites doivent être imposées pour protéger la vérité, la santé sociale et environnementale, et la sécurité des citoyens.

Une liberté d’expression totale peut-elle aboutir à des dérives « totalitaires » , Non pas un contrôle total de l’information, mais une forme de censure systématique par l’auto-régulation des plateformes ou la pression publique, ou simplement par l’effet de masse provoqué par des fausses informations qui très souvent font davantage appel à des émotions primaires. Ce modèle pourrait, à terme, créer une société où la peur de dire quelque chose de « faussement perçu » mettrait en péril la diversité des opinions. D’un autre côté, une liberté d’expression totalement débridée peut ouvrir la voie à la prolifération de contenus nuisibles « négationnistes » : il n’y a pas de réchauffement climatique, semble l’exemple le plus urgent et le plus délétère des conséquences de la désinformation.

Le vrai défi, donc, est d’arriver à un équilibre où la liberté d’expression est protégée tout en permettant des mécanismes qui minimisent la propagation de la désinformation.

Il est possible, toutefois, de proposer une autre voie : accepter la liberté d’expression de manière large, mais accompagner cette liberté de moyens pour sensibiliser et éduquer les citoyens à une démarche critique. C’est là qu’intervient l’importance de la pensée critique et de l’éducation scientifique.

Nous pouvons, d’une part, encourager les individus à adopter une approche rationnelle et vérifiée face à l’information et, d’autre part, revaloriser le rôle des chercheurs et des experts. Ces derniers, pourtant, sont souvent relégués au second plan, voire dénigrés, malgré leur expertise.

Pourtant, leurs travaux sont essentiels pour fournir une information « plus juste », ou du moins, « moins fausse ».

Dans un monde de plus en plus façonné par l’IA et les algorithmes, il devient crucial de donner plus de visibilité aux travaux de recherche, de promouvoir les sciences et de créer une culture de la vérification des faits.

OUI : Nous pouvons être farouchement pour la liberté d’expression tout en étant engagés contre la désinformation, mais il nous faut trouver une manière de réconcilier ces deux impératifs.

Les propos racistes, haineux, xénophobes ou homophobes, par exemple, relèvent du délit, et c’est très bien comme ça. Il existe des frontières qui doivent être respectées pour protéger les individus contre la désinformation. Mais l’enjeu exige une approche qui combine régulation, éducation et autonomie individuelle.

Nous devons, d’une part, continuer à défendre la liberté d’expression tout en intégrant les impératifs de la vérité, et d’autre part, renforcer la pensée critique au sein de la société, tout en revalorisant le rôle des experts et des chercheurs.

Et Vous, Qu’en Pensez-Vous ?

Peut-on véritablement être engagé pour la liberté d’expression tout en étant contre la désinformation ? Comment trouver un équilibre entre ces deux valeurs essentielles sans tomber dans le piège de la censure ou de la manipulation ? Et dans ce contexte, quel rôle devons-nous attribuer aux chercheurs dans la diffusion d’une information plus fiable ?

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