Ne pas juger les parents : empathie, écoute, communication
Les parents admettent que l’équipe soignante est une source de soutien pour eux (Koliouli, Zaouche Gaudron & Raynaud, 2016a ; O’Brien & Warren, 2014). Mais en quoi consiste ce soutien ?
Le soutien émotionnel se définit au travers de l’empathie, le soin, le regard positif, le fait de se sentir préoccupé au sujet d’une personne. Il apporte réassurance, bien-être avec le sentiment de se sentir aimé et entouré en cas de stress (Santiago-Delefosse, 2002). Certains types de soutien social (surtout le soutien émotionnel, à savoir l’empathie et le fait de se sentir aimé) auront un impact plus important sur le vécu psychoaffectif que d’autres types de support social (par exemple le soutien matériel ou l’aide financière).
Dans l’étude de Koliouli, Zaouche Gaudron et Raynaud (2015), les pères de nouveau-nés prématurés
qui admettent être satisfaits, mettent en avant quelques caractéristiques de cette satisfaction : l’empathie, les compétences du personnel, l’écoute, la disponibilité et le fait d’être sollicité pour les soins par le personnel.
Lorsque ces aspects sont présents, les pères vont également identifier l’équipe soignante comme une source de soutien social et leur relation avec elle comme très aidante et rassurante (Lee, Wang, Lin & Kao,
Si l’équipe soignante est attentive et sensible, elle pourra accompagner au mieux la construction de leur parentalité.
Les parents ont besoin de plus de temps pour accepter la réalité quand le pronostic est sévère, et la
même information doit être répétée plusieurs fois (Dokken, 2006).
Spécificités Parentales
Différences de perception entre professionnels et parents : pas là pour penser à la place de l’autre
Les soignants, de leur côté, veillent avant tout au confort du bébé prématuré en guidant les parents afin qu’ils soient en mesure de connaitre et reconnaître les habitudes et les besoins de leur enfant, tout en les incitant à effectuer eux-mêmes les soins à leur bébé, tels que lui changer la couche, l’alimenter ou lui donner le bain. Pour ce faire, les soignants restent présents pour rassurer les parents et les aider dans leurs difficultés. Au fur et à mesure, les parents parviennent à reconnaitre les différents besoins de leur bébé : ils savent à quel rythme il doit manger, être changé, être surveillé, recevoir ses médicaments. Ils connaissent aussi ses habitudes de vie : sa position préférée pour dormir, son appétit, ses durées de sommeil et ils sont capables de le calmer lorsqu’il pleure ou s’agite
(Binel, 2000).
Ainsi, il est essentiel de reconnaître ces compétences parentales dans les soins donnés au nourrisson.
De surcroît, les soins de développement (le programme NIDCAP) ne peuvent être mis en place sans
la présence et la participation des parents, étant des partenaires primordiaux (Sandre, 2016). Cet
accompagnement ne doit donc pas être limité à la démonstration des gestes appropriés dans les soins
mais soutenu par le partage d’informations. Par ailleurs, les informations fournies sont mises en
exergue par les pères qui apprécient la transparence et la clarté des informations données par l’équipe
(Ignell-Modé & al., 2014 ; Koliouli & al., 2016a).
Ne pas dépersonnaliser l’enfant
Lorsque les soignants parlent du bébé il est important de ne pas employer des phrases ou des mots
qui dépersonnalisent l’enfant. L’étude de Catlin et Carter (2002) dévoile que le choix des mots de la
part des soignants est d’une importance capitale pour les parents aussi bien que la manière dont le
message a été transmis. Il a été suggéré que les parents doivent être rassurés et qu’ils sachent qu’ils
ne seront pas seuls dans cette procédure.
Les parents vont aussi être observateurs du caregiving de la part des soignants vis-à-vis de leur
enfant. Ainsi, la communication verbale fait entièrement partie des pratiques de personnalisation des
nourrissons, tout comme elle fait partie intégrante des compétences professionnelles.