Les mares et les étangs, souvent perçus comme des éléments insignifiants du paysage, jouent en réalité un rôle crucial dans les écosystèmes. Ces zones humides, bien que petites en surface, sont de véritables réservoirs de biodiversité. Pourtant, leur disparition s’accélère sous l’effet des activités humaines et du changement climatique, avec des conséquences graves sur l’environnement et les services écosystémiques qu’ils rendent.
Une biodiversité précieuse menacée
Ces écosystèmes aquatiques abritent une diversité d’espèces bien supérieure à leur taille modeste. De nombreux amphibiens, comme les grenouilles et les tritons, dépendent entièrement des mares pour leur cycle de vie. Les libellules, insectes emblématiques des zones humides, utilisent ces milieux comme sites de reproduction. Les mares et les étangs accueillent également une flore spécialisée, comme les nénuphars ou les plantes carnivores, et jouent un rôle clé pour les oiseaux migrateurs qui les utilisent comme haltes.
Cependant, l’urbanisation, l’intensification agricole et les pollutions chimiques entraînent leur destruction ou leur dégradation. Une étude menée par Biggs et al. (2017) montre que les mares sont parmi les écosystèmes les plus riches d’Europe en termes de biodiversité, mais aussi parmi les plus menacés. Cette disparition est d’autant plus préoccupante qu’elle concerne des espèces déjà en déclin à l’échelle mondiale.
Réhabiliter les mares et les étangs
Les services écosystémiques en péril
Au-delà de leur rôle écologique, les mares et étangs remplissent des fonctions essentielles pour la régulation des cycles de l’eau. Ces zones captent et filtrent les eaux de pluie, limitant les risques d’inondation et rechargeant les nappes phréatiques. Leur destruction entraîne une diminution de ces services, aggravant les impacts des sécheresses et des crues, déjà amplifiés par le changement climatique.
De plus, ces écosystèmes agissent comme des puits de carbone, stockant le dioxyde de carbone dans leurs sols riches en matière organique. Leur disparition libère ce carbone sous forme de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à l’accélération du réchauffement climatique. Selon Mitsch et Gosselink (2015), les zones humides ont un rôle central dans l’atténuation du changement climatique, un rôle que les mares partagent malgré leur taille réduite.
Un héritage naturel et culturel à protéger
Les mares et étangs ne sont pas seulement des habitats pour la faune et la flore ; ils font aussi partie de notre patrimoine culturel. Historiquement, ces points d’eau étaient essentiels aux communautés rurales pour abreuver le bétail, irriguer les cultures ou fournir de l’eau potable. Aujourd’hui, ils représentent des espaces pédagogiques précieux pour sensibiliser à l’environnement.
Leur déclin reflète une perte de connexion avec la nature et une méconnaissance de leur importance écologique. Des initiatives comme la « Journée mondiale des zones humides » visent à souligner leur rôle et à encourager leur préservation. Restaurer les mares et les étangs est donc une priorité pour maintenir les équilibres écologiques et préserver ce lien précieux entre l’homme et la nature.
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Préserver un avenir aquatique
Face à cette urgence, il est essentiel d’agir pour stopper la disparition des mares et des étangs. Leur préservation repose sur des politiques de conservation ambitieuses, une gestion durable des terres et une sensibilisation accrue du grand public. Sans cela, nous risquons de perdre non seulement des écosystèmes uniques, mais aussi les multiples bienfaits qu’ils nous offrent.
Références :
- Biggs, J., von Fumetti, S., & Kelly-Quinn, M. (2017). The importance of small waterbodies for biodiversity and ecosystem services: Implications for policy makers. Hydrobiologia, 793(1), 3-39.
- Mitsch, W. J., & Gosselink, J. G. (2015). Wetlands. Wiley.
- Finlayson, C. M., & Spiers, A. G. (Eds.). (2019). Global review of wetland resources and priorities for wetland inventory. Springer.